Pilote d’une équipe appelée « les bleus », Yvan, agent de sécurité du Groupe de Protection et de Sécurité des Réseaux (GPSR), nous fait découvrir son quotidien sur le terrain.
Les agents du GPSR présents chaque jour dans les gares, trains, métros, bus, tramways et RER, protègent, sécurisent et assistent les voyageurs ainsi que tout le personnel du réseau.
Nous les côtoyons sans vraiment oser les approcher. J’avais une vraie envie de les connaître davantage.
Le rendez-vous est pris !
Bonjour Yvan. Merci de te présenter à nos lecteurs.
Bonjour, j’ai rejoint la RATP en 1995. Etant originaire de province, il me semblait que pour appréhender le métier d’agent du GPSR, il fallait être «au cœur de l’action». C’est pour cette raison que j’ai débuté à l’attachement de Bobigny.
J’y ai effectué un stage de 3 mois avant d’intervenir sur le réseau RATP. A l’époque, pour être retenu, il fallait réussir à courir 10 km en 45 minutes. Il y avait aussi des cours de self-défense ainsi qu’une importante partie consacrée au juridique, à la connaissance du réseau RATP et aux risques ferroviaires. En Avril 1999 j’ai rejoint l’attachement de Bourg la Reine pour travailler sur la ligne B.
Avez-vous des sessions de maintien et d’actualisation des compétences sur ces différents domaines ?
Oui, surtout parce que le métier évolue sans cesse. Nous avons une session de formation annuelle qui comprend une remise à niveau du domaine professionnel et juridique. Depuis une dizaine d’années, nous avons aussi des sessions de tir et de maniement du tonfa.
Quelles sont les missions d’un «pilote de patrouille» ?
En tant que pilote, j’ai en charge de faire appliquer les missions du jour. Ces missions sont fixées la veille par notre attachement, pour les missions locales, ou par le PC sécurité qui nous sollicite pour une intervention immédiate sur un fait de sûreté sur l’ensemble du réseau RATP.
Je suis sur le terrain, avec une équipe composée d’au moins 2 agents et moi-même.
Peux-tu nous décrire quelques-unes de vos interventions ?
Les missions sont généralement fixées en fonction des événements programmés ou des faits de sûreté signalés sur le réseau :
- Sécurisation d’une gare à la suite d’une manifestation festive ou de regroupements récurrents de personnes ;
- Sécurisation d’une zone sujette aux vols de câbles, ou aux pickpockets ;
- Accompagnement des contrôleurs.
Récemment, de nouvelles dispositions de loi nous permettent de lutter plus efficacement contre la fraude et les atteintes à la sécurité publique.
Le PC sécurité peut aussi nous dépêcher sur des situations urgentes. Je suis par exemple intervenu à Gentilly, lorsque la voiture est tombée sur les voies.
Avec quels autres services collaborez-vous au quotidien ?
Nous travaillons :
- Beaucoup avec les agents de notre PC sécurité qui sont aussi des agents du GPSR. Ils connaissent parfaitement le terrain et les lieux ;
- En externe, avec de nombreux partenaires, dont la gendarmerie, les pompiers, la police dont la brigade des réseaux ferrés (BRF) et les agents de la sûreté SNCF (SUGE). Récemment, nous avons réalisé une opération de bouclage commune en gare de Massy-Palaiseau sur le RER B avec la SUGE, la BRF et la police locale ;
- Avec le S.C.C. (Service Contrôle Clients) et la M.D.T. (Maîtrise Du Territoire) Ligne B pour des actions ponctuelles
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans votre métier ?
L’esprit d’équipe. A l’attachement de Bobigny cet esprit était très fort. Pour moi, qui arrivais seul à Paris, c’était important.
Ce qui continue de me plaire, en dehors des horaires décalés, c’est l’imprévu, chaque journée est unique. Même si les missions sont plus ou moins les mêmes, les interpellations et les interventions sont toujours différentes. C’est cet aspect du métier qui m’intéresse et qui m’enrichit.
Selon toi, quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?
Je pense que pour s’adapter aux contextes et aux personnes en face de nous il faut :
- Etre sportif pour pouvoir intervenir efficacement ;
- Avoir une bonne analyse des situations ;
- Avoir de la patience ;
- Etre à l’écoute ;
- S’adapter continuellement à l’évolution de notre société.
Quel est le regard de tes proches sur ton métier ?
En fait, ils sont inquiets par rapport à l’actualité. J’ai tendance à les rassurer. J’ai une équipe en qui j’ai confiance, on part ensemble en mission et on revient tous ensemble.
Une petite anecdote à nous partager ?
Elle est un peu personnelle. J’étais à l’aéroport à l’étranger avec ma famille et à l’embarquement il y a avait une actrice avec qui nous avons discuté.
Une semaine après, en gare de Denfert-Rochereau, je croise à nouveau cette actrice pendant mon service. Elle me regarde et me reconnait. C’est assez amusant car, habituellement, les gens ne nous reconnaissent pas en tenue. C’était une rencontre sympathique, hors du commun.